Véronique Deprêtre : Petits services rue Dussaussois

La nouvelle qui a hérité rue Dussaussois, elle a un beau cul. C’est pas ça, la mère aussi à l’époque : toujours sourire et tout, bonjour merci Jean-Marc et tout. Maintenant qu’elle est morte du cœur, la nouvelle au numéro 20 c’est sa fille. À ce qu’il paraît que la mère l’a couchée sur son testament, ça fait que la fille l’a toute héritée, trois façades, cinquante mètres carrés, tondeuse Black et Decker, trois haies plus la petite du parterre devant, faudrait un peu renettoyer. Elle doit être bien la nouvelle, couchée avec son cul.
J’ai vu la nouvelle de la rue Dussaussois en faisant mon tour à vélo. J’allais au 22 pour les feuilles. Ma femme n’est plus là ça fait que je suis seul, c’est long sans Simone en dehors du service, alors je fais mon tour à vélo et je fais les feuilles chez l’un chez l’autre, en dehors du service. L’une ou l’autre chose mais dehors. C’est pas que j’aime pas être à l’intérieur mais j’aime mieux être dehors. Il y en a des comme ça, eh bien moi je suis comme ça.
Alors j’ai vu la nouvelle qui a hérité rue Dussaussois. Elle a un beau cul. Jean-Marc, la nouvelle de la rue Dussaussois, elle a un beau cul je me suis dit. J’ai sonné, il y a des feuilles dans votre corniche j’ai dit, comme je suis à côté, je peux les faire j’ai dit. J’avais laissé mon vélo à côté. Adèle, on l’appelle Adèle. C’est mieux que Simone je trouve. Je lui parlais alors évidemment, je voyais pas son cul. Elle est pas si jeune que je croyais, moyen c’est bien, plus vers l’automne que vers le printemps, mais l’été quand même quoi. Jean-Marc je me suis dit, c’est autant pour tes cinquante-cinq balais.
Alors j’ai fait sa corniche, je suis pour rendre service moi, rendre service on l’est ou on l’est pas. Elle est pas si jeune que je croyais. Voilà Madame est servie je dis, corniche balayée je dis, cinquante-cinq balais balaient bien, je fais comme ça pour rigoler. Merci beaucoup elle dit, je vous dois combien ? Vous savez, moi je fais ça comme ça pour rendre service, comme j’étais à côté quoi.
Elle avait un gros pull mais ses nichons ont l’air pas mal. Moi j’aime pas les gros nichons. Ni les tout petits. Les moyen petits. Simone je disais, tu pourrais les refaire tes nichons, maintenant il y a des docteurs pour ça, c’est toi le cornichon elle disait Simone, à la fin j’en avais marre.
Alors je roule à vélo et je fais les feuilles dehors, j’aime autant, comme ça je vois les gens. Ou je fais les corniches. Ou autre chose enfin mais dehors. Je lui ai laissé mon téléphone à Adèle. Au cas où vous avez besoin vous appelez Jean-Marc, je lui dis, je suis pas loin, rue des Sources c’est à côté, comme je suis seul avec mon vélo, c’est facile. Elle est plus toute jeune mais elle a un beau sourire. Allez à la revoyure j’ai dit ! Et je suis parti sur mon vélo en lui faisant un signe d’une main comme ça, viril et tout.
L’hiver il y a pas grand-chose à faire, à vélo il fait froid, et moi je suis pas un homme d’intérieur, elle disait Simone, comme quoi j’avais pas inventé la poudre à lessiver et tout ça. En déneigeant le 12, j’ai demandé tiens elle fait quoi la nouvelle qui a hérité rue Dussaussois ? Elle est infirmière ou un truc comme ça à ce qu’il paraît. Jean-Marc, les malades ils doivent pas s’emmerder je me suis dit, avec son cul. Après le camion communal est passé, ça fait qu’on a pu à nouveau rouler. La nouvelle est sortie et j’ai arrêté mon vélo sur son trottoir comme ça. Ben on fait aller hein, c’est dur quand on est seul je fais, on aimerait bien partager les bons moments quoi. Je suis pas loin, rue des Sources je dis. Mais elle était pressée pour son service, elle est infirmière à ce qu’on raconte.
Aux beaux jours, je repiquais le potager du 17, je suis comme ça, en dehors du service, je rends des petits services, c’est vrai ça fait plaisir entre voisins. Je fais la rue des Sources et parfois plus loin vers la place, et la rue Dussaussois, avec la nouvelle que sa mère l’a héritée. Et justement la nouvelle, elle sort sa bagnole, alors je m’arrête devant comme ça avec mon vélo, elle a une petite Toyota rouge. Pas mal, moyen petit. Elle baisse sa vitre. Ça va, ça va. Je peux vous poser une petite question, je dis, vous faites infirmière à ce qu’il paraît ? Elle fait infirmière, elle a aussi son service. Moi ça va, on fait aller je fais. Dites voilà, c’est pas ça, je suis en bonne santé, cinquante-cinq balais balaient bien je fais, enfin je suis un homme, il y a pas de raison enfin… c’est que parfois je fais un petit problème d’érection quoi, comme vous êtes infirmière je sais pas. Elle sait pas, elle dit de voir un médecin ou que c’est psychologique je sais pas, elle va se renseigner, et elle part et ça je peux dire, son cul il me fait bien bander.
Les soirs rallongent alors je roule plus tard. Je vois la Toyota dans la pente à la maison rue Dussaussois, que la mère est morte d’un arrêt de cœur, ça fait qu’il faudrait renettoyer. Tiens elle est là je me dis, je vais sonner et je dépose mon vélo. Je sais pas si elle va ouvrir question qu’il fait un peu noir. C’est Jean-Marc, est-ce que je peux vous poser une question je fais, c’est pour mon petit problème. Elle a un chemisier sur ses bonnets B, elle est pas toute jeune, c’est mieux d’ailleurs, en plus je suis tout près à vélo. Rien que dire le problème d’érection ça me fait bander. Vous devez être forte vous avec les bandages je dis. Et je rigole, moi j’aime rigoler. Érection ça va lui faire son petit effet je me dis, je vais pas lui parler tout de suite de mon estomac ou quoi, j’ai pas l’air comme ça mais je suis un sensible. Entre voisins, on peut rigoler, moi j’aime bien rigoler, je fais des tours à vélo j’explique, et je rends service à l’un à l’autre, je suis comme ça. Alors je rigole devant la porte, il fait un peu noir et elle me fait pas rentrer, je sais pas c’est peut-être mieux pour mon vélo. On m’a déjà volé celui d’avant, alors je me méfie même dans les beaux quartiers, en tout cas, la mère elle avait les moyens.
Et alors je dis, en dehors du service vous faites aussi des bandages je dis ? Et j’imagine son cul derrière et je bande comme un taureau. Tu dois être forte dans les bandages je dis et je rigole. Elle recule un peu, elle commence à remonter son gilet comme pour dire Jean-Marc j’ai froid. Je vais vous chercher le numéro du docteur elle dit. Et elle veut fermer pour me provoquer. T’as pas encore capté ou quoi Jean-Marc je me fais, encore une qui en veut pour son potager. Je la pousse dans le hall, je ferme la porte, je vais te réchauffer je fais, vu qu’elle tremble. Je la colle contre le mur et je lui écarte sa salade comme ça, viril et tout. Non non elle dit, en chaleur ça fait sa timide, elle glisse parterre avec les bras devant ses nichons, va pour les nichons je fais, j’arrache le chemisier et lui scarifie ses bonnets, tu le veux mon poireau je dis, tête blanche et tige verte, j’arrache sa culotte comme un taureau, je lui fourre mon Substral et lui passe ses Klinkers au Karcher. Elle aime ça les bandages on dirait, elles en redemandent toutes de la binette, c’est bien la fille de sa mère. Madame est servie je fais à la fin. C’est vrai on peut rigoler entre voisins. Je suis comme ça moi. Mais elle pas. Elle dit rien. Pas un sourire. Même pas un merci, rien.
Jean-Marc, celle-là elle rigole pas je me fais. Elle a l’air surie comme du lait et je repense à sa mère et ça, ça me coupe la chique direct. Je remonte ma braguette. Dis pas merci je dis. Je lui prends le numéro du docteur qu’elle a encore dans la main. Contre les maladies je dis encore pour rigoler. Mais elle rigole pas. Ça c’est vraiment une surie Jean-Marc je me dis. Jean-Marc fais gaffe je me dis, ça fait les beaux culs et après ça fait sa mijaurée. T’es comme ta mère, je dis, toujours sourire et tout et après pas un merci je dis. Rendez service je fais. Et je reprends mon vélo et je me tire. Leurs culs fanés, elles peuvent se l’enterrer, ça fera du compost.
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