Georges Richardot : Climats d’au logis

Il a plu tout ce qu'il a plu au vieux de là-haut de pleuvoir.
Il a neigé et plu tout ce qu'il a pu sans trop gêner son gynécée.
Il a soufflé un vent à décorner la brume.
Il a soufflé un vent à décorner le mari de la brune.
Il a fait un temps à faire rentrer l'oeuf dans le cul de la poule.
Il a neigé sur le crâne tondu de ce sacré vieux rond de cuir de soleil de Capri.
Il a fait une chaleur à faire tirer la langue aux pendus.
Il a fait un soleil à bronzer les poissons-chats.
Il a soufflé un vent à rouler le galopin préféré de ma mère dans la farine.
Il a fait un temps à filer des coups de soleil aux vesses-de-loup.
Il a soufflé un vent à décoller les timbres des enveloppes.
Il a neigé des flocons beiges sur les collèges d'Ariège.
Il a soufflé un vent à retourner cul par-dessus tête les pavés de l'enfer des meilleures intentions.
Il a fait un froid à secouer les draps de la mariée avant de se refourrer dedans avec tout ce qui bouge.
Il a fait une chaleur à cuire une locomotive à la vapeur.
Il a fait un temps à passer l'après-midi entier à déblatérer sur cette bonne vieille S.N.C.F.
Il a fait un temps à repasser son linge propre en famille.
Il a fait une chaleur à se découvrir en croisant un prêtre.
Il a fait un temps à décaniller les croque-morts.
Il a fait un soleil à tourner en rond dans un cube cylindrique.
Il a fait un froid à retourner les casseroles pour voir ce qu'il y a dedans.
Il a soufflé un vent à déboucher les narines de Vanessa Paradis.
Il a fait un temps à éviter de marcher sur les pieds de l'ex-chancelier Kohl.
Il a fait un temps à manger des bouchées à la reine, à peine décapitées.
Il a fait une chaleur à ressortir de son calecif des choux de Bruxelles en décomposition avancée.
Il a soufflé un vent à rouler en cylindres l'asphalte des grands boulevards.
Il a fait un temps à trafiquer le compteur de son voisin.
Il a fait un froid à border de nouilles les culs bénits.
Il a fait un temps à nobéliser Paul-Loup Sulitzer.
Il a fait un froid à remonter le col des verres d'eau.
Il a fait un soleil à retirer par le haut la petite culotte de tante Marthe.
Il a fait une chaleur à rempiler dans les Chasseurs Alpins.
Il a fait un froid à battre en neige les oeufs durs.
Il a fait un temps à ne pas mettre un sous-marin à la fenêtre.
Il a soufflé un vent à défriser les rhubarbes.
Il a fait un froid à attraper à la grand-messe le rhume de sermon.
Il a fait une chaleur à faner les feuilles d'acanthe des chapiteaux.
Il a fait un froid à convertir à l'Islam les charcutiers-traiteurs du seizième.
Il a fait un temps à fouetter une autruche avec une baguette de pain rassis.
Il a fait une chaleur à se cuisiner des nouilles au beurre noir sans quitter sa chaise longue.
Il a fait une tempête à souffler des fadaises au cul de Kim Basinger.
Il a fait un froid à geler la cendre des havanes au bec des bonshommes de neige façon CIA.
Il a tonné du roquefort première catégorie.
Il a neigé des imparfaits du subjonctif de verbes irréguliers comme s'il en pleuvait.
Il a soufflé un vent à faire se réfugier les stagiaires de la Maison-Blanche sous le premier bureau venu.
Il a fait un temps à voter centre droit.
Il a soufflé un vent à faire tourner en bourrique la mule du Pape.
Il a neigé à organiser un concours de congères devant la porte de son voisin.
Il a fait un temps à chanter du Guy Béart.
Il a tonné à faire se réfugier les stagiaires de la Maison-Blanche sous les jupes d'Hillary.
Il a fait un temps à donner le nom d'une rue à Denys de la Patelière.
Il a fait une chaleur à jeter son Dubonnet par-dessus Camille Desmoulins.
Il a fait une chaleur à jeter les bonnets de son soutien-gorge par-dessus les gros malins.
Il a fait un temps à se fendre la cerise à deux mains.
Il a soufflé un vent à pousser grand-maman dans les orties au bout d'un élastique.
Il a fait une chaleur à faire tourner sur pied les fraises des dentistes.
Il a fait un temps à se fendre la pipe avec l'allume-cigares.
Il a plu des cordes à linge, et même, par endroits, le linge avec.
Il a plu des cordes à sauter, juste quand on attaquait le sauté de veau.
Il s'est mis à souffler le vent de la vallée juste avant que nos amis aient avalé le soufflé.
Il a fait un temps à se fendre la pêche avec le noyau.
Il a fait une chaleur à sucer des crottes de chameau sans l'aide des mains.
Il a plu à en refourguer vite fait Calais aux Anglais.
Il a fait un temps à rejoindre sa belle-soeur au plumard.
Il a fait un froid à rejoindre son beau-frère au plumard.
Il a gelé à rejoindre les deux au plumard.
Il a fait un temps à inviter à dîner Pierre Méhaignerie.
Il a soufflé un vent à détourner sur Lourdes un charter de psychiatres.
Il a fait une chaleur à décarcasser Ducros.
Il a fait un soleil à partir avec son sac à main évangéliser Clichy-sous-Bois.
Il a fait un soleil à retapisser de ses plus beaux Aubusson la chambre des domestiques.
Il a fait un temps à stopper net la guerre de 14.
Il a fait un froid à ne pas inhaler de main morte.
Il a fait un froid à s'inhiber la bistouquette du calebard.
Il a fait un temps à ne pas sortir ma Jague.
Il a fait un temps à prendre plutôt la Rolls de ma femme.
Il a fait un froid à dérider les glaçons.
Il a fait un temps à faire les pieds aux murs, les mains dans les framboises.
Il a fait un temps à pendre la crémaillère sans lui avoir lu ses droits.
Il a fait un soleil à embrasser la bonne du voisin UMP cul par-dessus tête, le tout à la santé de l'UDF.
Il a fait un soleil à rechercher jusque dans les toilettes l'ombre des jeunes filles en fleur.
Il a fait un froid à réchauffer le Jésus au bain-marie.
Il a fait un temps à gratouiller le chaudron de la fermière.
Il a fait un froid à pisser dans la snow-boot de l'infirmière.
Il a fait une chaleur à se traiter d'empaffé sans réagir.
Il a fait un froid à se laver le derrière au Chablis.