Benoit Leclerc : Appauvrismes
La tentation est bel
Et bien là
Où elle est
Un son
Est un son
Murmurai-je
Pour moi-même
Chaque matin je me condamne avec méticulosité — l’esprit et la matière.
Difficile dès lors d’entreprendre quoi que ce soit…
Sans cesse je cire les pompes de ma mélancolie ; épuisant…
Barbe : mur de la paresse. Attention bientôt suivra la honte.
Ce qui sort de mes doigts
Est cent, mille fois plus à moi
Que ce qui sort de ma voix
Me dit un ami cher
Dont le nom m’échappe
Il est grand temps
Il est tant moi
Qu’il est en moi
Trouve ton fou
Et deviens-le
Pauvre sot
Je ne bouffe plus
Que des yeux
Et encore
Faut-il que ces dames fussent
Bonnes à bouffer
Des yeux
N’est pas arrivé
D’ailleurs je l’attends
Celui qui prétend
Me laisser crever
Drogue-toi
et tu verras :
tu gagneras
en solitude.
Vis ta vie en pure perte.
Eh! tu ne l’emporteras pas au paradis!
Nous mangeons nos morts
Brûlons nos morts
Allons même jusqu’à les sanctifier
Nous putrescibles mortels
Topo du jour :
Alors que « Eux » s’envoient en l’air
« Ils » m’envoient me faire ruminer
Comme dirait l’Autre
Equilibre : élucubration inique et pas libre
(et qui livre sa bile)
ou, pire
liquide-bride
Seulement si tu la désires bien
Ta respiration te prend
Toute une vie
Poésie : tabernacle de possibles à l’usage des incapables.
Et toi ne m’oublie pas
Pas si vite
Lové dedans ton for
Triste sire de tes entrailles
Par dépit
du bon sens
contre le « leur »
fais silence
Avance !
à mon tour
celui qui rompt l’étoile
celui-là élira
carte mentale faisant foi
ma toile alentour
Chroniques neuroleptiques
Pour échapper au gap
On vous farce et attrape
Nosologies nouvelles
Logiques surhumaines
Et nos vies s’ensorcellent
Ô ! toi qui fais des vers
Mon semblable
Pourriture !
Lis-toi
Entre les lignes
Tourne sur toi-même
Tu feras un singulier livre
Rendre sa vie impossible n’est pas l’affaire de tous, naturellement. Il s’agit de toi… Et de lui. Il est Temps, dois-je te le dire ?
Les mots pour s’en remettre
Aux clartés interdites
Des passions entoptiques
Je ne songe pas sérieusement à pâtir ad vitam de ceci qui m’occupe et me singe ; j’affecterai quelque étrange désordre psychique en temps voulu.
… Et pendant toutes ces années
Ils pensaient pouvoir éluder
L’exode des horloges